Carnet de route

Sécurité sur Glacier à Trient

Le 31/03/2022 par Olivier Ringot

Week-end consacré à la Sécurité sur Glacier à ski de niveau 1 (SG1) formation initiée et encadré par Jean-François.

Il fallait, ce samedi 26 mars se lever tôt pour être à 7heures à Champex. Ce fut pour certains (Germain, François, Simon, Marie et Olivier) l’occasion de se rendre compte que sangler des skis sur un toit de voiture n’a rien d’un maniement de corde! Bien que levés dès potron-minet, tout excités à l’idée de cette belle sortie, pas un ne s’est endormi pendant le trajet !

A Champex nous retrouvons Jean-Pierre, Jean-François, Robin et Caroline. Vite équipée, bien contrôlée la troupe a hâte de se mettre en route pour affronter la looonnngggue montée au col des Ecandies au fond du val d’Arpette. On se rend vite compte que le matériel de sécurité sur glacier pèse un chouïa plus que le simple triptyque habituel. Les sacs se font lourds et les bretelles tirent sur les épaules, le pas se fait lent mais résolu. Rien n’entamera l’enthousiasme et les appareils photos crépitent révélateurs de vrais talents de photographes de montagne !

Au tiers de la montée, Jff crée un premier atelier d’apprentissage ou de révision, des nœuds les plus courants utilisés en alpi : nœud de huit, nœud de cabestan, demi-cabestan(demi-cab pour les affranchis), nœud de papillon alpin, queue de vache, nœud de mule. Après quelques manipulations, un petit grignotage, on repart vers notre deuxième halte, le dernier plateau avant le mur final d’accès au col.

Deuxième halte, deuxième atelier, les manœuvres d’encordement et les anneaux de buste et la mise en place de la longe et d’un nœud autobloquant (Machard, Machard tressé ou Prussik) sur la corde sans s’emmêler. Par anticipation on met les couteaux et on repart.

Arrivés au col des Ecandies force est de constaté que l’on ne pourra pas prendre le couloir de descente sur le glacier de Trient. Totalement sec et empierré il est impraticable. Il nous reste le plan B : remonter crampons aux pied et piolet en main le raide couloir d’été qui monte à la vire aux chamois avant une descente sur le glacier de Trient à environ 200m sous le refuge.

Troisième et dernière halte pour se sustenter et pratiquer notre dernier atelier de la journée : la progression encordé sur glacier à ski. Le terme cordée prend tout son sens, chacun des membre devant être attentif au rythme de l’autre.

Arrivés au refuge après 1800 m de D+, chacun s’active à ranger et faire sécher ses affaires au soleil avant une bonne bière bien méritée et un débriefing de la journée et des techniques apprises. Et c’est vite l’heure de l’excellent repas concocté par Olivier le gardien, un petit génépi et vite dodo car demain il va falloir se lever une heure d’été plus tôt. Et c’est vrai qu’à 6 heures ce dimanche matin les yeux piquent un peu. Le déjeuner ingurgité il faut s’habiller, on sait qu’il y aura du vent et que l’on risque d’avoir froid malgré le soleil. Pour nos premier pas, le lever du soleil nous offre une féérie de couleurs et de miroitements. On est vite à la Fenêtre de Saleina où est prévu « l’Atelier » de la journée. Une descente en dérapage, skis aux pieds, encordé à la genevoise (avec la corde qui passe au niveau des épaules sans y être attaché) ! Spectaculaire mais efficace ! Sauf que, l’état catastrophique de la neige (grosses boules gelées béton nous dissuade très vite de garder les skis ailleurs que sur le sac. On les remplace par les crampons et vamos. Efficace avez-vous dit ? Certes, mais qu’est-ce que ça tire sur le bras amont et la corde laisse quelques marques sur les vêtements du type brûlures ! Tous réunis sur le glacier de Saleina il nous restait à remonter en direction du bivouac de l’Envers des Dorées et le glacier des Plines avant d’attaquer l’arête du Roc des Plines pour boucler notre tour des Aiguilles Dorées et redescendre la Combe d’Orny.

Descente piégeuse, avec une neige assez horrible et c’est là un doux euphémisme ! Dernière halte dernier exercice : la marche à pied en forêt skis sur le sac ! une bonne heure plus tard on retrouve la voiture et surtout, surtout nos baskets ! une bonne bière au bistrot du coin, un dernier partage d’émotions et il est temps de retourner à la maison.