Carnet de route

Formation NA1 2025 et confection d'un traineau de secours

Le 26/01/2025 par Jean-François

Formation initiation Neige et Avalanche (NA1) 2025

Samedi 18 janvier 2025 – tout va bien

Installation à la Maison St Pierre à Bourg St Pierre (CH)
Vers 08:45, nous débutons la formation par un premier échange : présentation et attente de chacun. 
Ensuite, la formation théorique commence : présentation de documents et projection de petits films.
Après, la pause méridienne, nous pratiquons en extérieur à un exercice en binôme : recherche de 2 victimes avec un objectif de temps – moins de 4 mn pour trouver le 1ère victime et moins de 10 mn pour trouver la seconde.
Après cette activité en plein air pour réactiver l’intérêt de chacun, reprise de la théorie.
En fin d’après-midi, nous effectuons la préparation de journée de dimanche avec l’application de la méthode 3x3 de Munter.

  • Plan A : col ouest de Barrasson par la combe éponyme
  • Plan B : Hospice du Grand St Bernard car la météo est incertaine.

Prise de connaissance du BERA local – consultation de carte – Consultation de YETI sur CamptoCamp
Discussion sur les traces possibles, les pentes à surveiller – Localisation des points de décision.
La journée studieuse se termine par un apéro convivial pour lequel chacun partage ce qu’il a amené.
Nous enchainons par une fondue toute aussi conviviale avec un couple d’invités qui séjourne dans le gîte. Nous mélangeons leu fromage au notre.

Dimanche 19 janvier 2025 – Accident

Après un petit déjeuner collectif, nous nous rendons en voiture au parking de Bourg St Bernard.
Contrôle des DVA et démarrage de la montée. La météo est moins bonne que prévue, plus de foehn et jour blanc avec une couverture de stratus
Lors de la progression, nous nous arrêtons pour commenter les observables, sens et force du vent précédent, accumulations, coulées existantes.
Nous nous arrêtons au premier point de décision, jonction entre la combe de Barrasson et la route de l’hospice. Nous pratiquons à une 1ère coupe du manteau neigeux, détection de 2 fines couches fragiles.
Prise de décision de partir sur le plan B en raison de la mauvaise visibilité par jour blanc et le risque d’accident inhérent.
Nous reprenons notre progression pendant une demi-heure et faisons une nouvelle coupe pour voir les différences. Surprise : nous mettons en évidence une grosse couche d’une dizaine de cm d’épais fragile à 50 cm de la surface. Mon copain guide Jérome Matthez s’arrête à notre niveau avec 2 clients après avoir échangé sur nos vies actuelles, il me signale une petite coulée sur le trajet qui est parti le matin même jusqu’à la route.
Nous profitons du trou pour faire un exercice de sondage.
Enfin, nous reprenons notre route jusqu’à l’hospice en observant au passage la coulée du matin.
Vers midi et demi, dépeautage à l’abri dans le local à ski, et picnic dans la zone d’accueil de l’hospice avec prise de consommations qui réchauffent les corps.
Nous prenons le chemin de descente vers 13:30.
Le jour blanc empêche de nous lâcher et nous descendons prudemment.
Peu avant la combe de Barrasson, malgré l’alerte d’Aurélien, je rentre mes skis dans la compression d’un ruisseau qui vient à ma main droite. Avec le jour blanc, je ne l’ai absolument pas discerné.
Je plante mes skis dans la rive opposée et bascule coté aval à gauche. Ma jambe gauche vrille et, là, une douleur fulgurante se déclare sous le genou au niveau du péroné. Après que les skieurs les plus proches me déchaussent, j’attends que la douleur se calme. Je rechausse, mais sur les cents mètres suivants je n’arrive plus à tourner franchement à gauche, c’est plutôt du dérapage. J’ai l’impression que ma jambe se dérobe.
Après un arrêt, Maxime suggère de fabriquer un traineau pour descendre car je n’arriverai pas à la voiture. Le ciel est bouché et un héliportage n’est pas envisageable. Des secours terrestres sont possibles mais il faut qu’il monte et le temps de descente est le même pour eux que pour nous.
Donc, l’idée du traineau est mise en œuvre.

Confection du traineau avec les moyens disponibles :

  • Les 2 skis sont mis en parallèle et réunies par 2 cordelettes au niveau des fixations – nœuds de cabestans sur les moignons des fixes
  • Fixation d’un bâton de ski coté rondelle sur chacune de spatule de ski à l’aide de scotch tissé
  • Petite corde en boucle reliée aux fixations arrières (cabestan)
  • Sac de la victime sur les fixations pour lui permettre de s’assoir.

La progression se fait avec une personne à l’avant qui tracte à l’aide des bâtons scotchés, une personne à l’arrière qui retiens le traineau dans les descentes à l’aide de la corde. De chaque côté un skieur, afin de conserver la trajectoire et éviter le dérapage latéral dans les dévers, ils ont en main les bâtons que la victime tient transversalement pour éviter tout déséquilibre.
L’équipage est bien arrivé au parking sans encombre, mais avec bel effort physique.
Je n’avais plus mal au péroné, mais ma chaussure gauche me compressait le pied au niveau de la malléole. L’équipe me retire les chaussures avec un soin infini. Au bout de quelques minutes mon pied gauche enfle anormalement. 

Nous rentrons à Thonon et ma compagne Martine m’emmène aux urgences à Annemasse.
J'ai été très bien pris en charge à l'hôpital privé d’Annemasse.
Le péroné cassé (jambe gauche) va se ressouder tout seul. J'ai été opéré à la cheville. Il a fallu resserrer le péroné sur le tibia pour le ramener sur l'axe avec 2 filins qui traversent les 2 os. La membrane qui les maintient ensemble devrait se ressouder.

J'ai une botte et je ne pourrais poser le pied que dans 6 semaines et encore 2 semaines pour retirer la botte + kiné.
Du coup, je ne pourrai pas reprendre d'activité avant fin avril.

CLUB ALPIN FRANCAIS LEMAN
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