Carnet de route

C'est beau aussi le Bargy

Le 01/03/2025 par Frodeau Benoit

Samedi 1er mars, l’équipe du jour est emmenée par Jean-Christophe, notre « guidos », suivit de Seb, Jean-Pierre et moi-même. Après nous être garés au bout (du bout, des Bouts) de la route, après le Chinaillon, nous nous équipons et partons skis aux pieds. Nous croisons un groupe de randonneurs en raquettes et un autre menant un exercice de manipulation de cordes. L’allure est celle prévue initialement, tranquille, mais déterminée. Bizarre de se retrouver en skis sur la route d’ordinaire si fréquentée l’été par les voitures et les cyclistes ! Le soleil tape déjà fort et je me dis que l’hydratation régulière sera précieuse.

Le premier point remarquable sera l’arrivée au Col de la Colombière à 1613 m d’altitude. A partir de là, l’itinéraire choisit nous entraîne vers l’ouest, dans une combe exposée plein sud. Nous gagnons de l’altitude, sous l’œil amusé d’un gypaète poilu, euh, barbu pardon, dont le vol majestueux, mais trop fugace, ne nous laisse pas le temps de sortir le mobile pour prendre un cliché, zut. Content d’avoir vu une bestiole lors de cette ascension, nous repartons en lorgnant vers le sommet qui se rapproche lentement, mais sûrement.

Soudain, un bruit sourd, nous pensons à un avion qui viendrait faire de la concurrence au volatile, mais non, nos regards se tournent vers la gauche et nous constatons, médusés, qu’un départ de neige spontané se produit à une distance moyennement rassurante. Prudence est mère de sûreté… Jean-Christophe prend quelques minutes pour faire le point avec nous et d’un commun accord, nous redescendons, renonçant à aller plus haut.

L’occasion est alors bonne pour tailler les premières courbes face à la chaîne des Aravis. La neige est agréable sous le patin. Les petits virages enchaînés nous ramènent à un point bas, à partir duquel nous remettons les peaux pour réapparaître au-dessus des chalets de la Colombière, direction la combe entre la Pointe de Balafrasse et la Pointe du Midi. L’heure est déjà avancée et notre idée première de franchir un couloir permettant de redescendre dans la Combe sauvage pour effectuer une boucle est abandonnée. Le plan B sera de grimper en direction du lac de Peyre, que nous laisserons sur notre gauche, pour atteindre l'arrête située à droite de la Pointe de Balafrasse. Arrivés au sommet, la montre indique 2283 m. Il est l’heure de recharger les batteries. Les sandwichs sont dégainés et le paysage admiré. Derrière nous, un couloir vertigineux, laisse entrevoir des perspectives sportives pour une prochaine escapade, qui sait…

Place à la descente. Le clic des chaussures est validé, le casque enfilé. Genoux pliés, jambes relâchées, nous profitons d’une neige surprenante. Légère et profonde, la qualité de la poudre blanche est au rendez-vous, altitude oblige. Ce n’était pourtant pas gagné, au regard de l’exposition plein sud des pentes. Les cuisses chauffent quand même un peu, Jean-Christophe veut préserver sa trace. Trop tard, le manque de lucidité d’un skieur (désolé) aura raison de son œuvre. Lors d’une petite pause, nous analysons certaines parties restées à l’ombre que nous essayons de rejoindre. Là, je retrouve ce bon vieux chienmois, une sorte de chamois avec des oreilles pointues, une queue et qui aboie. Déjà aperçu à la montée, je frise l’insolation et passe pour un crétin des Alpes ou presque ! Ceux qui savent comprendrons…

Nous voilà déjà au Col de la Colombière où nous échangeons quelques salutations avec un groupe de randonneurs en raquettes. Les dernières glissades se feront tranquillement en direction de notre place de stationnement. Satisfaits de cette très belle journée, nous décidons d’aller boire le verre de l’amitié dans un commerce du Chinaillon. La patronne nous reçoit très mal, mais cela n’entrave pas notre bonne humeur, normal, avec tout le soleil et les endorphines engrangées, notre moral est au beau fixe. Le cidre, la bière et le café sont avalés rapidement autour de quelques sourires complices.

Nous quittons les Bornandins, direction le parking du CHAL pour récupérer les voitures. Après quelques anecdotes sur les possédés de Morzine, entre autres, il est temps de se dire au revoir et de remercier Jean-Christophe pour cette belle journée.







CLUB ALPIN FRANCAIS LEMAN
2 RUE DES ITALIENS
74200  THONON-LES-BAINS
Contactez-nous
Tél. 04 50 71 81 84