Carnet de route
Un But dans la Lucarne au Mont Rose
Le 12/06/2022 par olivier ringot
La Punta Gnifetti (4554m) et sa capana Margharita est au Mont Rose ce que l’Asti Spumante est à l’apéro entre potes , une pétillance mais avec une pointe d’acidité ! Ce vin réjouissait le cœur de sœur Emmanuelle qui n’en manquait pas. Nous non plus ne manquions pas de cœur pour s’engager dans une telle aventure. La météo nous promettait toutes les souffrances du jeune Werther : « sturm und drang », tempête et passion !
Passion de la montagne nous l’avions, tempête nous l’eûmes ! Et pourtant, Dieu sait que j’avais épluché les bulletins météo, météo Swiss, météo Blue, météo pif . Une lucarne de soleil s’avérait certaine à Staffal.
On savait qu’arrivés en Italie on subirait quelques orages qui nous contraindraient à rouler sous la pluie. Pas déçus !
On savait qu’au terme de la montée en téléphérique on pourrait attendre l’accalmie au sec et au chaud (dans les toilettes !) . Pas déçus !
On savait qu’arrivés au refuge Gnifetti on serait bien reçus. Pas déçus !
On savait qu’après la pluie, le beau temps. Pas déçus ! Quelle vue !
On savait que le matin il ferait beau à Staffal. Pas déçus, il a fait beau à Staffal … mais pas à la Punta Gnifetti ! Vent du diable et brouillard. Toutes les cordées ont tenté de se réfugier au bivouac Giordano Malgré l’enthousiasme de mes jeunes, chef de course responsable de leur sécurité, arrivés au Lysjoch, la mort dans l’âme il m’a bien fallu annoncer que la course s’arrêtait là. Poursuivre dans un tel brouillard, à 4300m d’altitude, s’avérant trop périlleux, surtout qu’après être monté il fallait encore descendre. Descendre une piste noire balisée et damée par brouillard et jour blanc c’est déjà pas facile mais encordés je vous laisse imaginer le « game » avec de jeunes pur-sang qui voudraient bien se lâcher dans la pente ! Et puis, finalement, l’éclaircie est arrivée. On a défait tous nos nœuds et on s’est laissé aller pour quelques courbes bien douces avant de reprendre, à pied, le chemin de Staffal. La voiture, le soleil, l’Italie et, avant de rentrer en Haute-Savoie « una pizza », Margharita bien sûr, avec pour moi l’envie de revenir !
Je dédie cette sortie à mes pur-sang Quentin, Morgan, Johan, Thomas, Mathis, à mon coencadrant Thierry et surtout à mon ami Didier Lavigne qui m’a donné le goût de cette région et qui m’a tant appris.
